jeudi 13 janvier 2011

Au galop vers la liberté

Feuilleté en librairie, je me suis dit, tiens, ça parait chouette, et le père Noël me l'a offert! 

Je suis contente de l'avoir reçu, et surtout de l'avoir reçu maintenant, car je ne suis pas sure que j'aurais autant apprécié s'il était arrivé plus tôt dans mon éducation équestre. Là, après que j'ai découvert qu'on pouvait vraiment jouer ensemble avec Néli, alors que je commençais à lui laisser prendre plus d'initiatives dans mes séances de travail, ce livre tombait à pic!

Frédéric Pignon est passé maître dans l'art de travailler ses chevaux en liberté en leur faisant toujours croire qu'ils jouent, même en scène. 
Magali Delgado en montrant que l'on pouvait concilier une équitation basée sur le respect et l'adhésion du cheval au plus haut niveau du dressage. (Elle se classe deuxième en grand prix en dressage, devant des ténors de la discipline avec son cheval Dao). Malheureusement, tous les cavaliers ne s'en sont pas encore rendu compte, loin de là! On entend encore trop souvent, là ton cheval est au travail pas en train de jouer, donc il n'a pas son mot à dire,  là il essaye d'échapper au travail, c'est pas en jouant que tu pourras faire de l'équitation sportive ou des trucs comme ça!

La première partie de l'ouvrage nous livre leur biographie, montrant l'histoire de leur cheminement, leurs réussites, leurs questionnements... Lecture agréable qui convainc que tout est possible à qui se remet en question et traite le cheval comme un ami. 

La deuxième partie traite davantage de la méthode, et bien qu'ils se défendent d'appartenir à un quelconque courant de pensée, on trouve beaucoup de similitude entre leur travail et la méthode la Cense dans les grands traits. La principale différence étant évidemment qu'ils ne voient pas leur travail comme une méthode et n'ont donc pas d'ordre dans les exercices, ni même réellement la notion d'exercice. Je pense que lorsqu'on a les bases, la lecture de l'ouvrage permet d'aller plus loin, mais il me semble très difficile de trouver seul la voix (vous savez, sans se faire couper la tête!) avec un tel ouvrage.

Quelques grands principes développés : 
  • Être à l'écoute de son cheval : une notion à laquelle tout le monde adhère sur le principe, dans les faits, c'est autre chose! Apprendre à ressentir ce qu'il a envie de faire, où il a mal, quand il en a marre, ce qui l'effraie, où ça le gratte, où il regarde...Pour ça, dès que l'on est avec lui, il faut lui donner toute notre attention. Et puis il est intéressant de constater que ceux qui se moquent de l'anthropomorphisme que l'on fait avec nos chevaux en disant : "là je pense qu'il en a marre" sont les premiers à te dire quand ton cheval à peur : "rentre lui dedans, là il se fout de toi"!
  • Prendre de l'importance dans la vie de son cheval, devenir une référence, un point de sécurité pour lui. Ils expliquent que la notion de sécurité est plus importante pour le cheval que son estomac, et donc il est plus important d'obtenir sa confiance, de devenir un leader rassurant qu'un distributeur de carottes, même si la récompense peut être une aide précieuse! Ils jouent bien évidemment sur la notion de confort inconfort. Passer 1/4 d'h au box, sans rien faire d'autre que de le grattouiller n'est donc pas du temps perdu!
    "Le besoin de sécurité est bien plus fondamental encore que le besoin de nourriture - et si constant qu'il constitue un élément de base dans l'entraînement des chevaux."
  • Magali insiste sur le fait que tout doit être réalisé dans la décontraction, préalable nécessaire à la musculation ou à tout autre exercice. On doit chercher à ce que le cheval fabrique des muscles longs.
  • Ils insistent sur le fait de ne pas autoriser le cheval à rentrer dans notre espace personnel tant que la hiérarchie n'est pas clairement établie et qu'il n'y est pas clairement invité, là encore on retrouve l'un des principe clé de toute méthode de travail à pied. 
  • La cession à la pression fait aussi partie des apprentissages du jeune cheval... Il faut lui apprendre à dire oui en lui donnant le moins d'occasion possible de dire non... 
  • Le principe inconfort-confort est bien reformulé je trouve. par exemple :
    Si votre cheval s'en va et se déconnecte de vous : "Vous devez le convaincre que c'est mieux de rester avec vous - ce qui n'est pas la même chose que lui interdire de partir"
Ce que je trouve commun avec la méthode la Cense : 
  • Ne pas se laisser marcher sur les pieds (au sens propre) ni se laisser déplacer par le cheval
  • Devenir un leader en qui le cheval peut avoir confiance, devenir rassurant
  • Lui apprendre à céder à la pression
  • Laisser au cheval le choix entre très confortable et inconfortable et pas entre très inconfortable et inconfortable
Les auteurs laissent une très grande place à l'initiative de chaque cheval, au développement de sa personnalité,  à son écoute, au jeu. Je ne pense pas que ça soit incompatible avec la méthode la Cense, mais je pense que pour un cavalier néophyte comme je l'étais, les exos structurés de la Cense m'ont permis d'avoir les bases nécessaires, les outils nécessaires pour envisager naturellement, comme nous y invite la fin du DVD6 de la Cense à aller chercher autre chose!

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