jeudi 1 novembre 2012

LTJ : Quand le cheval regarde ailleurs

Et quand il hennit... réflexions post-stage Tellington-Jones
Habanero plus intéressé par le troupeau
Que par Mathilde et moi

Quand il est distrait et qu'il regarde ailleurs, voir pire, qu'il hennit, c'est la mise à nu cruelle du fait que vous ne l'intéressez pas. Ou en tous cas moins que ce qu'il regarde, ou que ses copains.


Alors que faire?
  • L'engueuler parce que clairement il ne fait pas sa part du job : me considérer comme le centre du monde?
    • Bon ça, j'espère que tout lecteur de ce blog a le poil qui se hérisse... Même si c'est pas cool, on a bien compris que la punition ne réglait quasiment jamais aucun problème.
  • Lui rendre le fait de regarder ailleurs inconfortable, et le fait de se centrer sur moi confortable (chasser les hanches par exemple, le mettre face à moi et le focaliser sur moi à la VSV en contrôlant la tête et les épaules, le chasser dans le rond de longe en liberté)
    • Ça, c'est la méthode étho classique, confort quand tu fais ce que je veux, inconfort quand tu fais autre chose. 
      • Avant de demander un exo à pied, il faut que le cheval soit attentif à moi, sinon, évidemment ma demande sera vouée à l'échec, à une mauvaise réalisation et ça sera de ma faute. Mais pourquoi ne me regarde-t-il pas? S'il est stressé par le monde extérieur, qui pourrait lui en vouloir?
      • Si je mène un entier et qu'il commence à s'intéresser à tout le monde qui l'entoure et à m'oublier, je vais au devant de la catastrophe, et sur des chevaux compliqués et qui ne se géraient pas, cette solution, qui n'est peut être pas la meilleure, m'a souvent sauvé la mise et permis des avancées vraiment significative dans mon travail avec des chevaux compliqués
    • Que penser du fait de mettre dans l'inconfort un cheval qui ne nous trouve pas intéressant? Va-t-il nous trouver plus intéressant ensuite ou va-t-il juste nous surveiller quand nous avons la longe et la possibilité de mettre un inconfort, et nous fuir dès que l'occasion lui en sera donnée? 
  • On peut peut être tout simplement le laisser regarder ailleurs et se demander comment l'intéresser, le surprendre, lui donner envie d'être avec nous et de se demander ce qu'on va lui demander. Comment le rendre alors demandeur de la relation avec l'humain, avec nous? 
Ma réflexion, en cours...
  • Si le cheval est dangereux, je reste sur ma ligne et je continue confort inconfort pour amener le cheval à se poser et à se centrer sur moi, à voir ma position de leader et à respecter mon espace personnel. 
  • Sinon, je pense qu'il faut se forcer à ne rien re sentir de négatif quand le cheval crie au monde son désintérêt pour nous (l'avantage pour nos égos est que la plupart des équitants n'ont aucune idée de ce que cela veut dire!) et il faut chercher à l'intéresser. 
    • À court terme en demandant des exos faciles à très facile (ben oui, on parle à un cheval qui ne nous écoute pas) auxquels il va pouvoir répondre facilement et que l'on va récompenser
      • Appeler le cheval de son nom et récompenser une oreille qui pointe vers nous
      • Chasser les hanches sans aucune animosité et récompenser le mouvement 
      • Se déplacer sur le côté et amener le cheval à faire un pas vers nous et récompenser
      Au fur et à mesure il va se recentrer sur nous, sans conflit ni émotions négatives et son attention à nous sera renforcée positivement. On n'est pas obligé d'utiliser une friandise pour récompenser (Fred et Linda récompensent beaucoup de la voix et de la caresse, peu avec la friandise), même si je pense que c'est une aide très efficace dont il est dommage de se priver.
    • Je pense qu'il faut là bien voir la différence conceptuelle chez le cavalier entre "rendre désagréable l'inattention" et "lui demander quelque chose de facile pour lui donner une occasion de dire oui". La différence est fine et pas forcément évidente pour le cavalier, mais dans son comportement, dans son énergie, dans ce qu'il dégagera, la nuance est très importante pour le cheval

Plusieurs fois pendant le stage les chevaux ont hennis, regardé vers l'extérieur, se sont désintéressés d'elle. Et toujours la même attitude chez Linda, aimante et attentive, récompensant de la voix le retour de la tête d'une oreille ou d'un œil. C'était pour moi une belle leçon d'amour, d'humilité et de compréhension du cheval.

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