jeudi 11 juillet 2013

Leader-dominant?

Le leader est un individu dont le comportement est suivi par le reste du groupe
En "éthologie classique", on explique que pour que le cheval nous suive, c'est à dire nous considère comme un leader, il faut que nous soyons le dominant. Nous allons rappeler qu'en éthologie scientifique, il est montré qu'il n'y a absolument pas équivalence entre dominance et leadership.
En éthologie scientifique
  • On parle de dominance quand plusieurs individus d'une même espèce sont confrontés à une ressource convoitée limitée (point d'eau, jument en chaleur, bouffe, ... ). Le dominant chasse le dominé pour avoir accès à la ressource.
  • Le leader est celui qui initie un mouvement : par exemple aller boire. Attention, l'individu qui déclenche le mouvement peut se retrouver ensuite au milieu de la file indienne qui va boire, et va pas forcément boire le premier
Les études éthologiques montrent qu'il n'y a aucun lien entre dominance et leadership. Un individu leader peut être suivi par un dominant. Et un leader peut être chassé au point d'eau par un dominant.
Voici une vidéo où l'on voit deux chevaux. Le cheval pie suit le cheval gris, ce dernier pouvant être identifié de "leader", alors que c'est le cheval pie qui a le privilège de chasser l'autre (c'est le dominant)


 De plus, dans un troupeau, il n'y a pas de relation stricte de hiérarchie, si A domine B qui domine C, C peut très bien aussi dominer A.

En "éthologie classique"
On part en fait des deux prémices suivants :
  1. Est dominant celui qui fait bouger les pieds de l'autre
  2. Il y a une équivalence naturelle entre dominance et leadership
Ce qui permet de proposer une méthode basée sur la prise de contrôle des pieds de l'autre pour établir un leadership en bon père de famille.

Je ne suis donc pas d'accord avec le point 2. Néanmoins, j'ai l'impression que le horseman poursuit deux objectifs :
  • Être considéré comme dominant pour ne pas être en danger dans des situations comme l'heure des repas
  • Être considéré comme non déplaçable pour ne pas être en danger des des situations où le cheval a peur (on préfère qu'il nous évite dans sa fuite)
  • Être considéré comme un leader, comme quelqu'un dont la présence rassure, mais ça ce n'est pas acquis en faisant juste bouger les pieds de son cheval! 
  • Être un bon enseignant et un bon partenaire de danse pour son cheval, idem, être dominé ne donne pas envie de danser, ça donne juste envie d'éviter les baffes! 

    4 commentaires:

    Naja a dit…

    Mais mais mais... C'est du teasing ! Quelle est la vraie raison de l'importance du contrôle des pieds de son cheval ? Etablir son leadership reste essentiel pour devenir le référent de son cheval, non ?

    Je reste sur ma faim :)

    Unknown a dit…

    Devenir le leader est indispensable pour pouvoir suggérer au cheval de bouger, de faire des choses avec nous.
    Etre dominant et avoir le contrôle des pieds me semble indispensable pour notre sécurité...

    Que remets tu en compte? Je ne comprend pas très bien où tu veux en venir...

    zaude a dit…

    @ Florence : je pense que c'est simplement un apprentissage d'un mode de communication, ce qui pour faire du travail à pied est plutôt pas mal!

    @Bonny : je pense qu'on n'est pas d'accord sur un certain nombre de points :
    o) Le leader au sens étho du terme, il ne suggère à personne de bouger, il bouge pour aller boire et les autres le suivent pour aller boire. Il n'a pas d'intention vis-à-vis des autres chevaux. Est ce qu'on peut devenir leader pour son cheval? Peut être, j'en sais rien, en tous cas, moi, je ne pense pas l'être pour ma jument, mais je ne pense pas que notre relation soit pourrie pour autant. En dehors des leaders il y a aussi les amis dans le troupeau, et même si je suis consciente de ne pas être un cheval, j'aimerai bien avoir un statut de ce type.

    o) Dominant, ça me plait pas trop non plus, ça veut dire qu'à chaque fois qu'on demande un déplacement on est sur le mode : "je te chasse de ma route". Un dominant chasse un dominé pour accéder à une ressource, mais à part en début d'établissement d'un troupeau, il ne passe pas son temps à chasser le dominé, et si il le fait, je pense pas que ça soit bon ni pour le moral du dominé, ni pour la relation entre les 2.

    o) La sécurité : là c'est un point intéressant qui me questionne encore. Pour être en sécurité, il faut avoir mis en place des règles et un mode de communication, là je suis tout à fait d'accord. Pour mettre en place ces règles, la méthode étho classique n'est pas la seule voie pour y arriver.
    Et puis après avoir vu/lu quelques accidents, je pense qu'imaginer pouvoir contrôler son cheval dans 100% des situations est utopique, même avec un outil dur et un cheval très éduqué. Et que la seule sécurité, c'est d'être à l'écoute pour ne pas mettre son cheval dans des situations trop compliquées pour lui.

    Et dans ce post, ce que je remets en cause c'est simplement le lien fait entre dominance et leadership (si tu contrôles pas les pieds de ton cheval tu ne seras jamais un leader pour lui, dans la nature au moins, il n'y a pas de corrélation entre ces 2 statuts).

    pfiou, c'est un roman ça!

    Unknown a dit…

    Je ne suis pas pro-etho-à-la-mode (quels que soient les courants) pour le moins du monde.

    Pour répondre, en vrac:
    Le leader peut être un ami, ce n'est pas incompatible.
    Dans un groupe, les individus suivent le leader (pour aller boire, pour changer de parcelle, pour décider si on va brouter ou si on reste à l'ombre... pour rester dans les exemples type que tu cites). C'est en ce sens que je parle de "suggérer". En prenant ce statut de leader, on a ce pouvoir d'influencer la motivation même du cheval à faire telle ou telle chose.

    Après, même réflexion pour le dominant... Il peut être ami.
    Voir chaque demande comme un "bouge toi de là" c'est un peu extrême et c'est une vision que je ne partage pas du tout.
    Seulement je pense qu'il est nécessaire qu'on puisse le faire, pour se et/ou le mettre en sécurité.
    Alors on ne contrôlera pas son cheval dans 100% des situations, mais chaque petit % de gagné est un risque en moins.